sommaire :
1 le système des gammes en Batterie (part 1)
Nous appelons « gamme » dans l’univers de la batterie lorsque nous voulons travailler un système défini tel que le « chabada » (ci-dessous 1ère mesure). Ce système sera joué en permanence avec l’ajout d’autres parties dans les mesures suivantes. 1ère mesure à vide, 2ème mesure les temps, 3 ème mesure les contre-temps, 4ème mesures les temps et les contrtemps.
Exercice 1 et 2 : La gamme du chabada
On recommence le même exercice que ci-dessus en remplaçant la caisse claire par la grosse caisse. Puis, on recommence à nouveau avec la charleston au pied. Une fois ces 3 exercices acquis, on reprend le même principe en jouant toujours le même exercice ci-dessus mais en frisé entre caisse claire/grosse caisse, puis en frisé entre caisse claire/charleston, puis en frisé entre grosse caisse/charleston.
Le chabada reste le système basique sur la première mesure à vide. Cette gamme, c’est celle de la grosse caisse avec le remplissage du débit des triolets à la caisse claire. La deuxième mesure, c’est la grosse caisse sur les temps et les 2 autres croches à la caisse claire. La troisième mesure, les 2 premières croches à la caisse claire et la grosse caisse sur la troisième croche du triolet. La quatrième mesure, la grosse caisse qui joue la première et la troisième croche du triolet et la caisse claire sur la deuxième croche du triolet. Une fois cet exercice acquis on intervertit la grosse caisse et la caisse claire.
Exercice 3 : La gamme des accents.
Nous ferons attention à bien respecter « les accents ». L’olive de la baguette monte à la hauteur d’un avant-bras de la caisse et pour les notes pianissimo, l’olive de la baguette ne monte pas au delà de 2 cm de la peau.
A la gamme des accents en frisé et à la croche
B la gamme des accents en frisé et en triolet de croche
C la gamme des accents en frisé à la double croche
Exercice 4 : la gamme des accents déplacés
C’est la même chose que l’exercice 3, sauf que les accents vont se déplacer sur les toms. Pour les droitiers, les accents de la main droite iront sur le tom basse et les accents de la main gauche iront sur le tom aigu. C’est le contraire pour les gauchers. Par contre, il faut bien comprendre que dans l’exercice 3, les accents sont là pour se démarquer des autres « sons pianissimo » car ils sont joués sur une seule caisse (la caisse claire). Par conséquent, lorsque l’on passe à l’exercice 4, les accents seront joués sur de nouveaux sons, donc il est inutile de frapper trop fort.
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Rappel
Il est fondamental d’intégrer la notion de lenteur dans le travail et l’étude de tous ces exercices. La lenteur permet au « cerveau » de ne pas stresser face à la difficulté de la tâche à accomplir. C’est un moment privilégié entre notre conscience et notre corps pour établir toutes les connexions. Il faut prendre conscience du « geste sonore », c’est-à-dire le trajet et le mouvement que chaque membre doit accomplir pour exécuter sa tâche. Une fois que l’on aura mémorisé l’exercice et que nous serons en mesure de jouer la partie en boucle sans se poser trop de question, nous pourrons commencer à travailler les figures plus vite, mais pas avant !
2 La Démultiplication rythmique de 1 à 8
Le travail autour de la démultiplication rythmique est presque infini, tant cette approche de la division de la pulsation est ancestrale. Apprendre à entendre les différentes façons de fractionner la pulsation nous permet de constituer un vocabulaire musical très élaborer et multiple. Depuis des siècles, les indiens ont développé un langage d’une extrême richesse en étudiant de toutes les façons possibles l’utilisation de la division de la pulsation. Grâce à l’utilisation des phonèmes nous pouvons entendre le débit rythmique de façon limpide et il est très important d’associer la diction avec le geste sonore. Cela permet de mettre un sens à notre action musicale et d’éviter de jouer des exercices de façon mécanique en excluant la participation active de l’esprit. Cela signifie qu’il faut jouer sur son instrument ce que l’on entend car les phrases à jouer sont déjà conçues dans notre cerveau. Donc on peut dire que c’est un travail qui réunit le corps et l’esprit. On finit par entendre les successions de sons comme si on lisait un livre ou qu’on participe à une discussion. On rentre littéralement dans le vocabulaire du rythme.
Comprendre la technique de travail
Dans un premier temps, nous allons travailler la démultiplication rythmique en frisé sur la caisse claire en suivant le processus vocal qui va accompagner l’exécution des rythmes. La grosse caisse joue en permanence les 4 pulsations de chaque mesure avec les cymbales charleston au pied sur les temps faibles 2 et 4. Les pieds vont ainsi représenter la vitesse de la pulsation et le sens de la mesure par les temps 2 et 4.
1ère Étude en 4 étapes :
1ère mesure on joue juste les pieds sur les pulsations en comptant à haute voix ces dernières
(1 2 3 4)
2ème mesure on joue le débit en frisé sur la caisse claire tout en le chantant avec les chiffres. Si le débit est de 1 on chante (1 1 1 1), si le débit est de 2 on chante (1 2 1 2 1 2 1 2), si le débit est de 3 on chante (1 2 3 1 2 3 1 2 3 1 2 3) etc
3ème mesure on continu à jouer le débit en frisé sur la caisse claire tout en transformant la diction des chiffres par le son « Ta ». Si le débit est de 1 on chante (Ta Ta Ta Ta)), si le débit est de 2 on chante (Ta ta Ta ta Ta ta Ta ta), si le débit est de 3 on chante (Ta ta ta Ta ta ta Ta ta ta Ta ta ta) etc
4ème mesure on continu à jouer le débit en frisé sur la caisse claire en chantant le débit avec les Phonèmes indiens. Si le débit est de 1 on chante (Ta Ta Ta Ta)), si le débit est de 2 on chante (Ta Ka Ta Ka Ta Ka Ta Ka), si le débit est de 3 on chante (Ta Ka di Ta Ka Di Ta Ka Di Ta Ka Di) etc
Une fois que ce travail est acquis, on recommence le tout mais en déplaçant la main droite (pour les droitiers sinon l’autre main pour les gauchers) sur la cymbale ride et la main gauche reste sur la caisse claire.
Division de la démultiplication par 1 :

Division de la démultiplication par 2 :

Division de la démultiplication par 3 :


Division de la démultiplication par 5 :

Division de la démultiplication par 6 :

Division de la démultiplication par 7 :

Division de la démultiplication par 8 :


Les phonèmes indiens :
Par 1 : Ta
Par 2 : Ta Ka
Par 3 : Ta Ka Di ou Ta Ki Da
Par 4 : Ta Ka Di Mi
Par 5 : Ta Ka Gi Na Thom
Par 6 : Ta Ka Di Mi Ta Ka
Par 7 : Ta Ka Di Mi Ta Ki Da
Par 8 : Ta Ka Di Mi Ta Ka Ju Nu
2ème étude en 5 étapes :
Après avoir étudié le système des phonèmes, nous allons passer à la phase finale pour chanter indépendamment les sons de la batterie tout en jouant. Ce travail est à mon sens le plus efficace pour vraiment entendre de la batterie dans notre esprit. Il permet de réellement transformer notre pensée littéraire en une pensée purement musicale, c’est à dire que grâce à cette étude nous allons vraiment établir une connexion entre notre esprit et les sons de la batterie. Cela nous permettra définitivement d’acquérir un parfait contrôle de notre action musicale (notre corps) sur notre interprétation avec notre instrument. Je rappelle que c’est notre cerveau qui commande toutes nos actions volontaires, par conséquent il est primordial que nous travaillions autant dans notre « tête » qu’avec notre corps pour nous éviter de tout jouer systématiquement de façon mécanique comme le font beaucoup de batteurs. J’aime rappeler la phrase de François Rabelais « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».
1ère étape, on compte les pulsations à haute voix tout en jouant les différentes formules de division (par 1, par 2, par 3…). Grosse caisse sur tous les temps, cymbale charleston au pied sur les temps 2 et 4, main droite sur la cymbale ride, main gauche sur la caisse claire (on inverse pour les gauchers).
2ème étape, On rejoue la même partie mais en chantant la partie de grosse caisse avec le son « Bom ».
3ème étape, on enchaine à jouer la même chose mais en chantant la partie de charleston en chantant le son « Tchic ».
4ème étape, on enchaine à nouveau la même partie mais en chantant la partie de la cymbale avec le son « Ting ».
5ème étape, on enchaine à nouveau la même partie mais en chantant la partie de la caisse claire avec le son « Ta ». Puis on passe à la subdivision suivante.
Tout ce processus se fait évidemment en jouant physiquement les parties à effectuer. On chante et on joue !
Ce qu’il faut savoir c’est que ces 5 étapes s’appliquent sur l’ensemble de la démultiplication rythmique de 1 à 8, c’est à dire 5 passages par 1, puis 5 passages par 2 et ainsi de suite jusqu’à 8.
Mais ce qui complique le tout c’est que nous n’allons pas nous contenter de jouer toute cette étude uniquement en frisé, mais en utilisant successivement les autres doigtés et leurs renversement respectifs.
Les doigtés : D = main droite et G = main gauche
Le frisé : DGDG… (2 renversements)
GDGD
Le papa maman : DDGG… (4 renversements)
GDDG
GGDD
DGGD
Le moulin : DGDDGDGG… (8 renversements)
GDGDDGDG
GGDGDDGD
DGGDGDDG
GDGGDGDD
DGDGGDGD
DDGDGGDG
GDDGDGGD
Le ras de 3 : DDG ou GGD… (6 renversements)
GDD
DGD
GGD
DGG
GDG
C’est un travail de très longue haleine, qu’il faut apprendre à gérer dans le temps pour ne pas devenir fou et désespérer car c’est très long, mais d’une efficacité hors norme !
On apprendra à entendre la plupart des formules de doigtés avec des subdivision rythmiques pairs ou impairs. Parfois certains doigtés nécessites 2 mesures avant de pouvoir revenir sur le cycle de départ, et pour certains doigtés comme le ras de 3 peut demander jusqu’à 3 mesures avant de revenir sur le cycle de départ.
Je vous conseille d’écrire la formule avant de l’étudier, mais l’objectif est la mémorisation pour que ce soit vraiment efficace.